
« […] on regarde le feu
on espère que bientôt la nuit sera partout
et il faudra alors essayer de dormir
et garder ses contours «
Il n’y a pas de bon mot pour dire la beauté, la délicatesse et la force du recueil d’Andrea Thominot. Je pourrais faire de grandes phrases, jouer à la critique, mettre de l’emphase. Ça ne servirait à rien car le texte se suffit à lui-même. L’ouvrir c’est prendre le risque de se sentir mis.e à nu de la plus douce des façons.
« […] tout au milieu du ventre c’est
ce qu’il y a de plus près de la vérité
mais est-ce qu’on la cherche vraiment. »
On a peur mais ça va c’est un long poème à réciter comme un chuchotis pour se bercer, une caresse dans le creux de l’oreille, une manière de se sentir moins seul.e. C’est la main qui se tend dans les heures de la nuit qui semblent durer toujours. C’est doux et c’est chaud, dès la dernière page on a envie de le relire et encore et encore, jusqu’à l’avoir imprimé sous les paupières.
« […] l’air ne se respire plus vraiment
c’est une distance
qui sert à mesurer le vide
ici, l’air se lape, se lèche
c’est une blessure ouverte. »
On a peur mais ça va. Andrea Thominot. Cheyne. 2024. 60p.
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