Archives du 10/04/2024

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Deux mois deux mois déjà les jours passent si vite depuis que j’ai cessé de vouloir comprendre depuis que j’ai accepté que parfois il n’y a aucune explication les gens n’ont pas tous de bonnes raisons certains sont juste lâches et décevants et malgré la connaissance que l’on a des détails de leur corps et du moindre recoin de leur peau leur voix leur souffle un matin ils vous disent bonjour ma chérie et le soir ce sont des étrangers et vous vous demandez comment vous avez pu passer tout ce temps à leurs côtés en pensant avoir accès à leur intériorité alors qu’ils n’ont rien à voir avec ce qu’ils vous donnaient à voir et alors se fissure l’image que vous aviez d’eux et vous pensez que jamais vous ne réussirez à endiguer le chagrin d’avoir perdu l’amour de votre vie mais rapidement vous vous rendez compte que ce que vous avez perdu c’est uniquement cette image et les futurs potentiels et l’espace que vous chérissiez entre ce qu’ils étaient et ce qu’ils auraient pu être et que ce chagrin était surtout celui d’avoir cru être deux à faire l’exercice de la vulnérabilité quand en fait il n’y a que vous qui avez joué le jeu il n’y a que vous qui avez présenté la même image que ce qui se tapit à l’intérieur et même si votre amour a été sincère et brûlant déterminé opiniâtre industrieux et désintéressé finalement il n’était dirigé que vers un mirage alors vous vous rendez compte que tout passe c’est bien vrai ce que disent les vieux qui vous mettent la main sur l’épaule tout passe le chagrin la colère l’espoir le sale espoir tout se tarit gentiment et un matin on se réveille et l’on se dit finalement tant mieux et un soir on se couche et on y a si peu pensé que l’on a l’impression d’avoir rêvé les deux dernières années et une semaine un mois et le calme est revenu et soudain apparaît la certitude que la vie sans lui est en fait plus sereine que celle avec et c’est un soulagement si grand que l’on pourrait pleurer car on sent enfin que l’on se retrouve qu’il ne nous apportait que le doute permanent de notre propre valeur et maintenant l’espace est si grand pour se choisir et se déployer alors, enfin, l’on respire en grand. Une fois, deux fois l’amour est mort, enfin.

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