Archives du 12/08/2024

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Pendant deux jours je m’échappe, j’abandonne la librairie toute chaude du mois d’août, je m’installe dans le train et je laisse mon regard dériver entre les arbres. Sur la terrasse face à la mer, on trinque, on rit, on se raconte la vie depuis la dernière fois. Ma minuscule mamie me serre contre elle avec l’enthousiasme d’une enfant, dans le soir doré on rattrape les mois loin les uns des autres. Dans le jardin et la nuit noire, le nez en l’air on scrute le ciel pour voir une deux trois étoiles filantes et un ver luisant dans les buissons. On va se baigner, trois fois, comme les étoiles. On piaille à l’entrée de l’eau et les hirondelles profitent du matin encore tout neuf pour voleter tout près de nous. Pleines de sel on lit, on dort, on met la table, l’odeur des vacances c’est la paella et la crème solaire indice cinquante, c’est l’odeur du gros chien qui se colle à nous et la sensation du frais les deux pieds dans une bassine sous la table. Quand la nuit tombe et qu’on a arpenté la digue on retourne s’asseoir sur la plage. On voit les phares s’allumer, et alors qu’une petite chauve souris nous survole, j’ai le cœur plein et débordant. De soleil, de joie, d’un calme enivrant face à une journée parfaite. Ce matin les bancs de brume cotonnent dans le jardin, j’ai les yeux lourds et tout m’épuise. Je change de maison, je poursuis mes visites. Sur la plage sans fin on avance les pieds dans l’eau parmi les gravelots, c’est moins facile que la veille, j’ai le vent dans les cheveux et la mer n’a jamais été plus belle que verte et mousseuse comme aujourd’hui, dans ce temps d’automne qui la rend majestueuse. Ça n’est pas toujours si facile d’être là-bas, à s’effriter dans les oyats. Au dessus de nous tourne une sterne, et les alouettes se cachent dans les lagures, et c’est octobre dans ma gorge. Rentrer c’est respirer mieux et la honte de s’en apercevoir.

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