Archives du 14/07/2024

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Le matin on laisse nos corps s’éveiller doucement, on entend les uns qui ouvrent leurs volets, une porte qui se referme, les tasses que l’on sort du placard pour les déposer sur la table. Les yeux encore mi clos on s’assoit tous les quatre sur les chaises en bois, devant un café ou un thé très fort. On rit, on parle de la journée à venir, du marché, de la plage, de ce que l’on va manger. On déjeune tard sur la terrasse, on oublie l’heure qu’il est, on a toujours quelque chose de prévu mais parfois c’est de faire la sieste, ou de lire pendant trois heures dans les transats, sous le grand pin. On va voir la mer chaque jour, comme si elle pouvait disparaître, on est toujours un peu en retard pour le coucher du soleil. Alors on se rattrape en regardant le rose de la ligne d’horizon, le monde autour de nous qui devient bleu, petit à petit. Contre notre tympan le roulis des vagues se loge jusque dans les rêves, même dans le jardin le vent nous apporte le fracas de l’océan, son sel sur les lèvres, dans nos cheveux, sur nos vêtements. Un soir on danse dans la nuit tombée, la musique assourdissante et les gens autour qui nous regardent en souriant. On danse comme si on était seuls, on danse comme si c’était la fin du monde et le premier jour de la joie, on danse pour se remplir ou sortir quelque chose de nous, on a tous nos raisons. Je danse comme je peux le faire seulement avec ceux qui me connaissent par cœur et m’aiment malgré cela, ceux devant qui je n’ai jamais peur parce que je suis assez, ceux pour qui je ne me rogne pas. La nuit est pleine d’étoiles et de vent, j’ai le goût de la mer sur la langue, je pourrais m’y blottir.

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