Marigold et Rose, de Louise Glück

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« Marigold n’était pas ce genre de bébé. Marigold était un bébé difficile. Oui, mais la vie est difficile, pensait-elle. »

Marigold et Rose sont deux jumelles âgées de moins d’un an. Depuis leur point de vue particulier le monde apparaît bien étrange et complexe. Quid du temps qui passe ? Ou de la révélation du langage, le pouvoir des mots, le sens de la vie ? Au travers de leurs réflexions intérieures c’est le quotidien mêlé au vertige de l’existence que l’on observe. Le tout enrobé du ton mi-sage mi-taquin de la poétesse, qui élève le sujet sans jamais se prendre trop au sérieux.

Comment parler de Louise Glück à qui ne la connaît pas ? Son œuvre immense et foisonnante me frappe à chaque fois par son acuité, la finesse de sa compréhension de l’humain. Et si sa poésie me bouleverse, Marigold et Rose s’impose comme une novella brillante. On y retrouve son humour, ses traits d’esprit mais également la profondeur de ses réflexions. La vie n’attend pas pour charrier son lot de questionnements existentiels et le regard porté sur le monde par deux minuscules enfants est traversé par le doute, l’envie, la soif d’apprendre.

On retrouve des thématiques qui irriguent son œuvre, et on déguste comme un petit bonbon les pensées facétieuses profondes de ces jumelles avides de découvrir, d’apprendre, de se saisir de la vie.

« Marigold avait compris dès son très jeune âge (vraiment très, très jeune âge) qu’il était nécessaire d’être assez disciplinée pour rester à l’intérieur des bords avant de pouvoir commencer le prestigieux travail de dessiner en dehors. »

Marigold et Rose. Louise Glück. Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie Olivier. Gallimard (maison d’édition appartenant au groupe Madrigall). 2024. 75p.

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