Ça y est, c’est profondément l’automne et je passe un temps infini dans mon canapé à regarder des séries, des films, à fouiner à la recherche des programmes réconfortants pour mon petit cœur mou. rien ne crie plus pour moi « romance » que l’automne et Noël qui approche (à grands pas, tant pis pour les grincheux-ses). Je vous en ai déniché quelques unes, mais j’ai surtout concocté une liste qui part dans tous les sens, peut-être pour que tout le monde y trouve son compte, mais surtout parce que je n’ai aucune direction artistique fixe.
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Amoureux-ses de l’amour, ne bougez pas, enroulez-vous dans un plaid et lancez « Un Cuento Perfecto » sur Netflix. Ce n’est pas la première fois qu’une mini-série espagnole me balance une armée de papillons dans le ventre (on pense notamment à la regrettée Foodie Love, introuvable sur internet alors que c’était SI BIEN punaise.) Ici, Margot, jeune et riche héritière d’une famille de magnats de l’hôtellerie, fuit le jour de son mariage et devient la risée de l’entreprise familiale. David, lui, vit toujours en coloc et refuse d’avoir un job fixe à cause d’une légère peur de devenir adulte. Il vient de se faire larguer. Les deux se rencontrent dans des circonstances que seule la romance sait inventer. Ils veulent tous les deux récupérer leur ex (ou le croient-ils), ils ont besoin l’un de l’autre (how convenient) et vont passer beaucoup de temps ensemble. C’était si mignon. Drôle parfois, très baigné du soleil de l’été (donc plus vraiment de saison mais qu’importe), extrêmement romantique évidemment. Et je mets un gros plus pour des scènes de sexe très réalistes et ça c’est pas souvent.

Comme chaque année, je n’ai pas manqué de fêter La Louine tout le mois d’octobre en regardant quelques vieux slashers, seule ou avec les copains. L’année dernière j’avais découvert Scream (ouais, j’ai grandi dans une cave et ai par conséquent vu 2 films approximativement) et j’ai décidé de continuer cette année sur la même franchise. Le pitch reste simple, après les meurtres du premier film, le deuxième a lieu à l’université. La protagoniste, Sidney Prescott (géniale Neve Campbell) a mis derrière elle les traumatismes de l’année passée. Sauf qu’un film adapté des meurtres de ses ami-es vient de sortir au cinéma. Et qu’un tueur masqué a décidé de reprendre le flambeau. Pour le 3, environ le même pitch. Évidemment certains aspects ont mal vieilli, mais j’ai été assez surprise du jeu perpétuel avec les auto-références, du discours plutôt clair sur le sexisme et le racisme au cinéma. Étonnant comme Courteney Cox a un rôle aussi important avec une frange aussi immonde dans le 3, mais c’était les années 2000. Il y a du sang, mais ça ne fait pas spécialement peur, c’est assez grand-guignolesque. On passe plutôt un bon moment.

- Klaire fait Grr
Dans le cadre du festival Dangereuses Lectrices que j’ai la joie et l’honneur de co-organiser depuis moult années avec les personnes les plus formidables, l’une de mes copines a décidé d’insister (et à raison) afin que le samedi soir soit programmée Klaire fait Grr. Klaire fait des chansons pas chantées (ce qui, tant qu’on ne l’a pas écoutée peut sembler étonnant) et est très féministe, ce qui ne gâche rien. Son nouveau spectacle (concert ?) nous a fait rire et pleurer, elle a une diction incroyable qui donne à ses textes très riches une puissance fabuleuse. Elle nous prouve que l’on peut écrire et rire de tout, que tout est sujet à chanson. D’un bout à l’autre des émotions (La petite chanson, par exemple, extraite de son précédent spectacle, ou bien Lève-toi et marche). Klaire est follement sympathique, sa présence sur scène est hypnotisante. Il y a ses chansons pas chantées, il y a ses intermèdes. Vous pouvez trouver son précédent spectacle sur Youtube, et c’est assez délicieux, bien qu’encore mieux en vrai, pour l’ambiance et les rires. Et n’hésitez pas à solliciter vos salles de spectacles locales pour la programmer.

Un dimanche soir au temps maussade, heure d’hiver et plaid tout doux, j’ai décidé de m’accorder deux heures pour me vider la tête et être envahie de bons sentiments. Le plan s’est totalement passé comme prévu, j’ai même eu l’opportunité de pleurer comme un veau, et qui cracherait là-dessus ? Ils sont jeunes, ils sont plutôt mims, l’une est étasunienne, l’autre est anglais, ils sont dans un aéroport, elle va au mariage de son père, on ne sait pas trop ce qu’il va faire, c’est la rencontre parfaite, le coup de foudre. A l’atterrissage ils se perdent de vue, se retrouveront-ils un jour ? (vraiment, le suspense reste entier). Un trope extrêmement classique mais plutôt bien exécuté pour l’amoureuse de l’amour que je suis. Avec suffisamment de fantaisie et de douceur pour me broyer le coeur en deux. Et petite mention originalité à Jameela Jamil pour son rôle littéral du destin.

J’aime la veine plutôt comique de Taika Waititi. Quelques semaines avant le confinement, j’avais été voir Jojo Rabbit au cinéma avec ma copine Camille. J’avais ri si fort et pleuré autant et je l’avais revu une fois par la suite mais pas plus alors que vraiment j’adore ce film de tout mon coeur. J’ai eu l’occasion de le revoir il y a quelques jours et ça a été le même coup de foudre que la première fois. Jojo est un petit garçon allemand vivant avec sa mère pendant la Seconde Guerre Mondiale. Il veut être un bon nazi et a pour ami imaginaire Hitler. Les choses se gâtent quand il découvre que sa mère cache une adolescente juive dans le grenier. C’est une comédie et c’est un drame en même temps, on passe de l’une à l’autre tout au long du film et si le scénariste sait d’abord nous prendre par l’humour, il finit par nous briser le coeur avec talent. L’acteur qui joue Jojo (Roman Griffin Davis) possède une variété d’émotions très fines qui le rendent incroyablement attachant. Scarlette Johansson, qui joue sa mère, est excellente dans son rôle, et l’on sent une véritable tendresse de sa part pour le petit garçon avec qui elle joue. En arrière plan, Sam Rockwell, Rebel Wilson et Alfie Allen sont hilarants. Et mention spéciale pour Yorki, le meilleur d’entre nous.
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Vous me connaissez, j’ai une dévorante passion pour Mariana Enriquez. J’ai lu tout ce qu’elle a écrit (et qui a été publié en français) et je trouve qu’elle est diablement brillante. Alors, forcément, je n’ai pas attendu pour me jeter sur cet épisode du Book Club lors de son court passage en France. Je trouve son rapport à l’écriture vraiment intéressant, son rapport à l’horreur notamment. En quoi l’horreur permet de parler de sujets de société, et comment ce genre peut résonner en chacun-e d’entre nous.

Je vous ai déjà parlé de RomComment car c’est un super podcast qui décortique avec humour les comédies romantiques. Et c’est aussi fait par ma copine Clara qui le co-anime dont c’est un gage de qualité. Deux épisodes sont consacrés à la série Glee, si vous aviez une vingtaine d’années en 2010 alors vous êtes probablement tombé-es dessus, volontairement ou par hasard. Cette série était l’une des premières avec une grande représentation de personnes minorisées, mais possédait également son lot de moments très cringe, très étranges et parfois très mauvais. Retour en deux heures sur la série musical qui a hanté nos lecteur mp3 pendant un temps certain. (Certaines chansons sont gravées à jamais dans ma tête car je les ai écoutées 3584 fois avant d’avoir atteint les 25 ans, comme leur reprise de Teenage Dream. Je n’ose même pas regarder la vidéo.)

Autre épisode du Book Club car, eh, que voulez-vous, je trouve que c’est une émission souvent brillante avec des questions très pertinentes et des invité-es qui ont des tas de choses à dire. J’étais curieuse de voir ce que Camille Bordas allait dire sur son dernier roman, Des inconnus à qui parler, que j’ai aimé, peut-être sans que ce soit un coup de coeur, même si j’y pense souvent alors ça me fait reconsidérer la notion de coup de coeur. Est-ce le clinquant du coup de foudre à la première lecture, ou bien un texte qui vient faire son nid en soi et auquel on repense régulièrement ? Je n’ai aucune réponse. Je crois que j’avais envie d’avoir un coup de foudre pour ce livre car j’avais été plus que charmée par Isidore et les autres, roman familial drôle, caustique et émouvant. Son dernier roman est brillamment construit, Julia Kerninon en parle bien mieux que moi par ici , et entendre son autrice parler de son parcours de lectrice, de sa manière de construire ses ouvrages, et notamment celui-ci qui aborde autant des sujets de société très clivants aux États-Unis où elle vit que des relations familiales complexes. Quand je lis ses romans (qu’elle traduit elle-même également, quel talent), je ne peux m’empêcher de les mettre en relation (alors que ce sont deux personnes distinctes) avec les romans qu’écrit son mari (Adam Levin, aucun lien avec le chanteur de Maroon 5). Je trouve qu’ils se ressemblent à des endroits très précis par certaines sensibilités et émotions humaines très détaillées et spécifiques. Bref, c’était fort intéressant.
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