Avec un emploi du temps incroyablement chargé, et un temps d’éveil limité, rapport aux compléments en progestérone que je prends à haute dose et qui me font m’endormir à 21h, ainsi qu’être à moitié déprimée, on ne peut pas dire que ma curiosité ait été aiguë ces derniers temps. Les recos culturelles d’avril seront donc limitées, et on pourra y sentir un besoin de renouer avec des choses déjà vues ou écoutées, symptôme classique de la personne anxieuse qui souhaite retrouver le confort de quelque chose de connu. Mais, allons-y gaiement pour quelques idées de trucs à picorer ce mois-ci.
Voir

- Severance
Si vous vous attendiez à avoir des recommandations culturelles originales par ici, je suis navrée de vous dire que vous allez expérimenter la déception. Comme environ un quart de la population française, j’ai regardé Severance – enfin, j’ai regardé la première saison de Severance et je commence la deuxième et si vous me spoilez des trucs je vous préviens vous allez expérimenter la douleur et le regret. Severance ça se passe aux États-Unis dans un futur qui ressemble furieusement aux années 70. Une entreprise a mis au point un système permettant de diviser son moi entre celui de la vie au travail et celui de la vie en dehors. On part bosser, dans l’ascenseur on switch de « soi », on repart le soir en n’ayant aucune idée de ce qui s’est passé en bas. Sauf que ceux d’en bas ne connaissent que la vie de bureau, et vous vous doutez bien que le salariat comme seul horizon, ça va les gonfler rapidement. L’esthétique ultra léchée et la qualité scénaristique de la série m’ont rapidement fait regarder les épisodes de la première saison (en trois semaines environ, ce qui pour moi est rapide, désolée les serial bingers). Je commence la saison 2 avec beaucoup de questions et d’envies d’en savoir plus.
Revoir

- Little Miss Sunshine
On a des moments de vie où clairement on oscille entre l’envie de s’enterrer pour deux cent ans et celle de sauter par la fenêtre. Lors d’une de ces journées perdues pour la joie, j’ai décidé de revoir Little Miss Sunshine (vu que clairement ça n’était pas mon animal totem du jour), film de Jonathan Dayton et Valerie Faris sorti en l’an de grâce 2006. Je pensais que j’y trouverais la joie et la rigolade nécessaire pour reprendre goût à l’existence. C’était vrai, mais j’ai aussi bien chialé. J’avais oublié à quel point tout le monde joue bien dans ce film (Toni Collette ma reine et Steve Carell que j’aime de plus en plus au fil des années), à quel point c’est joli et simple. Les dynamiques familiales sont juste ce qu’il faut de déglinguées pour que ça marche, on se marre, on a des personnages extrêmement touchants, des punchlines et des leçons de vie aux petits oignons. J’ai bien fait de prendre le dévédé au dernier vide grenier que j’aie fait. Oui, je fais ça, telle l’aïeule de tout le monde, je chine mes films préférés en version physique, pour m’affranchir petit à petit de certaines plateformes, et envisager le monde post effondrement où on n’aura plus internet mais encore l’électricité (on met ses espoirs où on peut).
Écouter

J’ai découvert le podcast Encore heureux de Camille Teste avec cet épisode que j’ai vu passer je ne sais plus où (bravo Solveig) et ça m’a fait un bien fou. L’épisode est avec Mathilde Caillard et Sarah Durieux et interroge sur la vague de découragement que ce début d’année a pu susciter chez beaucoup d’entre nous. Dans ce monde qui nous promet un jour une dinguerie il est assez normal de céder à une forme de sidération, ce qui peut nous rendre aussi anxieux-ses qu’abattu-es. Ce podcast permet de retrouver de l’énergie, de la combativité mais aussi de prendre conscience de nos moyens d’action et de notre pouvoir (qui est réel) dans de toutes petites choses. J’en suis ressortie avec l’esprit plus clair, et je suis persuadée que beaucoup d’entre nous en ont besoin en ce moment.

Comme beaucoup de femmes cis de ma génération, je ne rechigne pas devant un petit podcast de true crime, et je continue perpétuellement de m’interroger sur ce que j’y trouve. Il y a des études là-dessus, des gens qui poussent la réflexion bien plus loin que moi, et si je ne suis pas assidue sur ces écoutes, de temps en temps je me laisse tenter par 45 minutes en compagnie d’Ashley Flowers et de Brit. Cette semaine j’ai lu le formidable roman Death Of A Bookseller et l’une des personnages est absolument fan hardcore de true crime, ce qui m’a donné envie d’être dans une ambiance sonore qui correspondait au roman. J’ai beaucoup écouté Crime Junkie ces dernières années, quand je faisais beaucoup de couture, ça me détendait (oui, je sais, c’est étrange). Ce podcast me fait toujours penser à ma copine Camille, première sur les faits divers, ma go sûre des théories sur XDDL et autres affaires louches. C’est elle qui m’a fait découvrir Crime Junkie et ses désormais classiques « full body chills », « litteral chills » et autres réactions attendues de Brit. Je crois que j’aime le fait que ce podcast essaye aussi activement que certains services de police de résoudre des cold cases, et se focalise pas mal sur le fait de rendre une voix aux victimes, de ne pas les oublier, de comprendre ce qui leur est arrivé. J’ai donc écouté un petit épisode intitulé Identified : Midtown Jane Doe, où la narration avance de rebondissement en incompréhensions jusqu’à une forme de satisfaction finale. Ce n’est pas encore une victoire, mais le monde semble un tout petit peu plus en ordre au bout de 45 minutes et après avoir identifié le corps d’une femme demeurée inconnue pendant des décennies.
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